The Old Dead Tree - Monolithe - Lumberjacks - Backstage by the Mill - Paris - 04/03/2017 - Compte-rendu de concert - Concert Review

LA FIN DE NOUVEAU
The Old Dead Tree joue à Paris. Résurrection d'un soir.


Tout a commencé avec l'annonce du concert d'un groupe rendant hommage à The Old Dead Tree, défunt fleuron français du métal tendance death gothique. Le tribute band a pris comme nom "We Cry as One", l'un des morceaux emblématiques de The Old Dead Tree. Nous ne reviendrons pas ici sur l'histoire de The Old Dead Tree que nous avions narrée à l'occasion du compte-rendu du concert parisien de la tournée d'adieu de 2013 (ici). Revenons-en à "We Cry as One". Quelle est la composition de ce groupe hommage ? En observant le profil Facebook de "We Cry as One", nous ne pouvons qu'être surpris par les visuels rigolards. Fausses couvertures de Time, de Têtu, de TéléZ, de Beef, avec les musiciens affublés de moustaches, de perruques et de sobriquets. Plus de doute n'est possible. Il est grand temps de prendre sa place de concert les yeux fermés. C'est un concert de The Old Dead Tree qui nous attend. Le secret, bien peu gardé, sera définitivement levé trois jours avant le concert sur la page Facebook de We Cry as One : "Il semblerait que We Cry As One soit remplacé au pied levé par un groupe de vieux mal fagotés".


Nous voici donc dans la place, au pub O'Sullivans à Pigalle, dans la salle de concert en backstage, armé de notre sweat The Old Dead Tree de la tournée 2004. Nous découvrons l'endroit, fort plaisant avec un bar sur la gauche et des fauteuils en fond de salle pour chiller entre deux groupes.
Lumberjacks
Premier groupe ce soir à fouler les planches, les franciliens de Lumberjacks. Ce jeune groupe a trois ans et demi d'existence et joue du heavy rock. Comme l'indique leur nom (Lumberjacks ça veut dire les bûcherons), ça tape, ça découpe, c'est efficace. C'est du lourd mais sans aller jusqu'au stoner. Pas le temps de se perdre dans des volutes d'herbe qui fait rigoler bêtement. Le chanteur est très expressif, à la limite du théâtral. Les morceaux ne sont pas notre tasse de thé habituelle. Nous somnolons doucement jusqu'à ce que le riff de "Freedom" nous arrache à notre insouciance. Le riff est estampillé années soixante-dix, les vocaux sont bien enlevés. Du tout bon, enchaîné sur l'imparable et écrasant groove de "A Moment to Balance". Le chanteur s'essaie avec réussite à une émotion certaine. Malgré l'énergie des musiciens, la suite des morceaux nous convainc moins, question de goût. Nous profitons de ce moindre intérêt personnel pour tester l'ambiance à différents endroits de la salle, salle que nous découvrons ce soir. C'est depuis la mezzanine que nous voyons la fin du concert. Sur le dernier morceau du set, le chanteur ArNo n'hésite pas à descendre faire chanter le public dans la fosse.

 

Setlist :
  1. Birds and Satellite
  2. The Abduction
  3. Mistery Light
  4. Freedom
  5. A Moment to Balance
  6. The Girl with Big Boobs
  7. Fervent Believer
  8. Owned
  9. Friction Man

Monolithe
Il est parfois stupéfiant de ne pas connaître un groupe pendant des années. Pour votre serviteur c'est le cas ce soir avec la découverte de Monolithe. Après vérification post concert, des liens se créent. Monolithe est un groupe mené par son fondateur Sylvain Bégot, Sylvain que nous avions vu jouer en 2005 avec son groupe Anthemon (dissous depuis). Ce soir nous découvrons Monolithe de la manière la plus totale qui soit, sans connaissance aucune de l'univers du groupe, sans même une vague idée. La bande son en introduction nous met sur la voie. Nous reconnaissons le Requiem de György Ligeti, ce choeur oppressant qui est présent à chaque apparition du monolithe noir dans le film "2001, Odyssée de l'Espace" de Stanley Kubrick. Cet indice nous permet de projeter une histoire possible sur la musique jouée. L'histoire de la naissance de l'Humanité, du développement de l'esprit, de l'outil, de la découverte de l'Espace, de l'éloignement de la Terre natale, de la découverte de l'Autre avec toute la magie et la terreur que cela implique. Oui, oui, avec un mot-clef (le monolithe) et un indice sonore (le Requiem de 2001), le groupe nous a mis sur la voie, il suffit de se laisser guider par le scenario du film (et du bouquin de Arthur C. Clarke). Les musiciens de Monolithe jouent avec une section basse/batterie, trois guitares et un clavier. De quoi créer un son massif. Massif sans être écrasant. Les tempos sont volontiers lents, les riffs sont constitués de quelques accords. La progression musicale est longue, nous plongeant dans un état hypnotique. Le chanteur finit par apparaître. Son chant guttural est typique du métal doom. Superbe chant au demeurant qui s'avèrera remarquablement varié tout au long du concert. Le chanteur a une fort belle présence, toute en force tranquille, toute en évidence. Les musiciens sont concentrés sur la création de l'atmosphère particulière de Monolithe. Pas de blague, pas de cliché. L'apparent minimalisme initial des compositions cèdent rapidement la place à une remarquable richesse harmonique. L'entrelacement des trois guitares nous rappelle les riches heures de feu The Devil's Blood. Disposant de morceaux de quinze minutes en moyenne sur disque, Monolithe n'hésite pas à trancher dans la chair, raccourcissant la longueur des titres afin de jouer rien moins que six morceaux en une heure. Les ambiances sont variées. Atmosphère solennelle, beauté des lignes mélodiques, froide tristesse, vertige des origines, errance cosmique. Jusqu'à l'inattendue chaleur de l'épatant chant chamanique de "The Barren Depths". Une heure fascinante. Une bien belle première fois pour votre serviteur.

 


Setlist :
  1. TMA-0 / TMA-1 (Medley)
  2. Synoecist (Edit version)
  3. Ecumenopolis (Edit version)
  4. Monolithe II (Extrait)
  5. The Barren Depths (Edit version)
  6. Monolithe I (Extrait)

The Old Dead Tree (We Cry as One)
Après sa séparation en 2008 et une tournée d'adieux en 2013, c'est avec bonheur que nous voyons ce soir The Old Dead Tree se reformer le temps d'un concert unique. Pour célébrer les vingt ans du groupe. Pour nous donner des nouvelles d'un dernier lot de quatre morceaux qui devraient voir le jour cette année dans un ultime format EP/DVD. Pour le plaisir tout simplement. The Old Dead Tree se présente pour la première fois dans une impressionnante configuration à trois guitares (Manuel Munoz, Nicolas Chevrollier et Gilles Moinet), la section rythmique étant tenu par Vincent Danhier à la basse et Raphaël Antheaume à la batterie. Le groupe a décidé de jouer. Pas de fioriture, pas de discours. Avec l'humilité caractéristique de la formation. Les trois premiers morceaux sont gâchés par une voix étonnamment mal équilibrée. Nous nous doutons que Manuel ne doit pas s'entendre correctement chanter, le retour scène de sa voix devant être mal réglé. Effectivement après le troisième morceau Manuel fait signe à la console de monter le volume du retour et sa voix retentit dès lors avec toute la finesse et la puissance qui la caractérise. C'est dès lors un pur régal. Toute l'émotion dont est capable The Old Dead Tree envahit la salle, nos corps et nos coeurs. Manuel présente le nouveau morceau "Someone", à paraître sur l'ultime EP. Un beau morceau bien dans l'esprit du groupe. Les musiciens sont présentés avec leur surnom du faux groupe "We Cry as One" (Ray Ramone, Rodrigo Ramirez, Rocky Mountain, Johannes Van Krrrrrrr, rien que du lourd). Les morceaux se suivent pour notre plus grand bonheur, avec un groupe qui joue serré et avec une joie communicative. La fascinante "It's the Same For Everyone" bénéficie d'une interprétation remarquable qui fait honneur à son éternelle puissance émotionnelle. Manuel, d'une simplicité qui fait vraiment plaisir à voir, s'amuse en commentant l'impossibilité du groupe de reproduire quelques effets de l'album "The Perpetual Motion" : 'Il ne faut pas être regardant sur les notes de piano ou les samples, on n'a pas les moyens, faudra se contenter qu'on fasse tout à la bouche et à la guitare". Ce superbe concert se conclut par un nouveau morceau, "The End", qui est en fait un ancien morceau, composé par le bassiste Vincent (rare à la composition). Manuel, très ému, nous confie que le groupe travaillait ce morceau dans la dernière répétition avec le batteur Frédéric Guillemot. Après le suicide de Frédéric, personne n'a retouché ce morceau pendant presque vingt ans. Le voici ce soir finalisé et interprété dans un grand moment d'émotion qui clôt à merveille la magnifique et tragique aventure de The Old Dead Tree. Le groupe nous salue et quitte la scène. C'est compter sans la ferveur du public qui réclame un ultime rappel. Manuel revient sur scène et nous prévient que si la régie de la salle autorise un dernier morceau ce sera un morceau déjà joué car le groupe n'a rien répété de plus. La régie autorise cinq minutes. Manuel nous invite alors à tout lâcher sur une version survitaminée de "It Can' Be !". La foule chante les paroles, les musiciens sont au top, l'ambiance est énorme. Mouvement, joie, émotion, communion. The Old Dead Tree au sommet de son art. Encore. Merci. Adieu. A bientôt.
 
 


Setlist :
  1. Even If
  2. We Cry as One
  3. It Can't Be !
  4. Dive
  5. Someone (should know)
  6. Regarding Kate
  7. It's the Same For Everyone
  8. Start the Fire
  9. Everyday Life
  10. 1,2,3,4,5,6,7,8
  11. By the Way
  12. My Friends
  13. The End (again)
Encore :
  1. It Can't Be ! (de nouveau)

 

The Old Dead Tree - Monolithe - Lumberjacks - Backstage by the Mill - Paris - 04/03/2017 - Compte-rendu de concert - Concert Review The Old Dead Tree - Monolithe - Lumberjacks - Backstage by the Mill - Paris - 04/03/2017 - Compte-rendu de concert - Concert Review Reviewed by Concerts expos by Pat on mars 11, 2017 Rating: 5

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