Basilique cathédrale de Saint-Denis - Compte-rendu de visite

AUTELS DE FRANCE
Visite de la dernière demeure des rois et reines de France.

En ce samedi caniculaire du mois d'août, un couple d'amis nous a invités à visiter la basilique cathédrale de Saint-Denis. Excellent idée. Nous voici donc tous présents à dix heures du matin pour l'ouverture du lieu, au pied de la façade gothique. La basilique actuelle date des XIIe et XIIIe siècles. Le sanctuaire présent à l'origine sur ce lieu est plus ancien. La reine Arégonde, belle-fille de Clovis, morte vers 580, fût enterrée ici. En 639, le roi Dagobert est le premier roi franc à y trouver sépulture. C'est le début de la tradition des inhumations des dynasties royales dans la basilique. Mérovingiens, Carolingiens, Capétiens se succèdent.

Nous passons l'accueil, fort sympathique et souriant. Nous voici dans la nécropole. Plus de soixante-dix gisants et tombeaux monumentaux. Un immense ensemble de sculpture funéraire. Un ensemble qui a été construit, augmenté, enjolivé, reconfiguré, entretenu, abîmé, réparé durant des siècles.

Permettez-moi d'isoler les gisants et les tombeaux qui m'ont marqués lors de cette visite.

Le tombeau à deux étages du roi François Ier et de la reine Claude de France est de toute beauté. A l'étage inférieur les corps des souverains sont représentés nus et sans vie.

 

Le tombeau de Louis d'Orléans et de Valentine de Milan présente de forts jolis personnages dans son bas-relief.

Charles V a commandé de son vivant, en 1364, à l'âge de vingt-sept ans, son futur gisant. Regardez la finesse de la sculpture de la main.

Le tombeau de Bertrand du Guesclin date de 1397

Les tombeaux et les gisants sculptés ne durent qu'un temps. A partir de l'inhumation d'Henri IV, les corps de Bourbons sont placés dans des simples cercueils dans la partie centrale de la crypte.

A l’automne 1793, la Convention de la Révolution exhume les dépouilles royales des tombeaux et les jette dans deux fosses communes.

 Hubert Robert - Violation des caveaux à Saint Denis

La dépouille exhumée d’Henri IV est alors si bien momifiée qu’elle est exposée deux jours durant contre un pilier de la crypte. En souvenir de cet épisode, une plaque de verre, imprimée avec une gravure représentant le corps, est actuellement posée contre le pilier.

Gravure d'Alexis Chataignier et d'Edme Bovinet, d'après Eustache-Hyacinthe Langlais,

fin XVIII°siècle - (c) BNF, cabinet des estampes

A la suite des évènements de la Révolution la basilique est en ruine. Chateaubriand décrit ainsi le lieu dans son ouvrage "Le Génie du Christianisme" : "Saint-Denis est désert. L'oiseau l'a pris pour passage, l'herbe croît sur ses autels brisés et on n'entend plus que les gouttes qui tombent par son toit découvert".

En 1814, Louis XVIII monte sur le trône et redonne à la basilique son caractère de nécropole royale. Il sera le dernier roi inhumé en ce lieu. En 1875 la visite des tombeaux royaux est ouverte au public.

Dans la salle qui sert de départ aux visites guidées se trouve une belle maquette de la ville de Saint-Denis.
Un car de touristes vient d'arriver. L'aspect solennel de notre visite s'estompe. Le silence s'éclipse. Nous aussi.